Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

"On a des dettes à faire rembourser": comment le RN compte financer sa prochaine campagne présidentielle?

"On a des dettes à faire rembourser": comment le RN compte financer sa prochaine campagne présidentielle?
S'il ne sait qui le représentera lors de la prochaine élection présidentielle, le Rassemblement national planche déjà sur le financement de sa campagne.

Suspendu au sort judiciaire de Marine Le Pen, le Rassemblement national ne sait pas si sa championne pourra se représenter une quatrième fois à l'élection présidentielle. Mais en attendant le jugement en appel cette dernière, qui pourrait être rendu d'ici un an, le parti d'extrême droite se prépare à financer la campagne de 2027.

Premier objectif: rembourser le Parlement européen. Celui-ci lui réclame plus de 3,5 millions d'euros après la décision rendue par le tribunal de Paris dans le procès des assistants parlementaires européens du Front national, devenu RN.

Cette affaire où Marine Le Pen a justement écopé, entre autres, d'une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate pour détournement de fonds publics.

"On n'a pas encore commencé à rembourser le Parlement européen", explique Kévin Pfeffer, le trésorier du parti, à BFMTV. "On va devoir le faire avant la fin de l'année".

Pour ce faire, le RN compte s'appuyer sur une subvention annuelle publique conséquente, qui vient de son score aux dernières élections législatives: la formation lepéniste attend environ "14,5 millions" pour cette année. En déduisant les dommages et intérêts à payer au Parlement européen, "il resterait donc 11 millions", calcule Kévin Pfeffer.

Une part de l'argent reçu par le RN sera consacré à des remboursements.

"Il nous reste 13 millions à rembourser, ce sont des emprunts de particuliers. L'objectif c'est 10 millions à la fin de l’année, 5 millions au 31 décembre 2026 et 0 en mai 2027. On consacre 5 millions d’euros par an au remboursement de la dette", explique encore Kévin Pfeffer.

Selon ce député de Moselle, l'autofinancement de la campagne présidentielle pourrait se faire à hauteur de "5-6 millions" d'euros. Pour le reste, il s'agit de "commencer à démarcher les banques".

"Je ne nourris pas de grand espoir au fait que l’on puisse trouver une banque française pour nous financer", reconnaît le trésorier, alors que son parti a dû se tourner plusieurs fois vers l'étranger par le passé, notamment en ayant recours à un prêt russe lors des élections régionales et départementales de 2014. Ce qui alimente régulièrement des interrogations sur les liens entre le Kremlin et le RN.

Par ailleurs, lors de la dernière élection présidentielle, Marine Le Pen avait contracté un prêt de près de 10,7 millions d'euros auprès de la banque hongroise MKB, elle-même majoritairement détenu par des proches du Premier ministre nationaliste de la Hongrie, Viktor Orban, comme le soulignait un article de Libération.

"Si ce n'est pas une banque française, ce sera européen", se projette Kévin Pfeffer avant la présidentielle de 2027. "Ça ne peut pas être autre chose. On va demander à la banque qui a prêté la dernière fois. On va redemander à toutes les banques en France et en Europe", explique-t-il, assurant que "les dossiers sont prêts" et seront envoyés "dans les prochains jours".

Le RN ne croit que très peu en l'idée d'une "banque de la démocratie", avancée par le Premier ministre François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale le 14 janvier dernier, dans le but que "le financement de la vie politique ne dépende pas de banques privées".

Un cadre du parti raconte: "En début d'année, il y a eu un échange entre le cabinet de Marine Le Pen et Matignon. C'était de cabinet à cabinet sur la banque de la démocratie."

Selon lui, le Premier ministre "n’a aucune idée de propositions et de mise en œuvre. Son cabinet nous dit si vous avez des propositions à faire... Il y a zéro piste. Il ne pourra pas le faire avant son départ ça c’est sûr"

Reste une question pour le RN. Quelle campagne s'agira-t-il de financer en 2027? Celle de Marine Le Pen? Ou celle d'un autre, Jordan Bardella, président du parti qui pousse ses pions pour prendre la place de sa mentor si elle venait à être empêchée?

"On n'a pas éludé le sujet. On a mis en avant que les sondages étaient les mêmes pour les deux candidats", dit Kévin Pfeffer. Le même explique: "Les gens qui sont prêts à parrainer Marine le Pen sont prêts à parrainer Jordan Bardella. Je ne vois pas de différence."

BFM TV

BFM TV

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow